Undarlega Uppgötvun. pv Hella

La nuit est belle, silencieuse et rafraichissante ce qui est agréable par rapport à la journée qui vient de s’écouler sous un soleil de plomb qui abattait ces rayons tels milles flèches à travers la cime des arbres.  Bien que je sois à présent marié je n’ai pas pu renoncer aux plaisirs de cette nature qui semble si sauvage pour les autres mais si familière pour moi. Je me suis mis en chasse de loups pour  faire cadeau à Astrid d’une belle peau de loup gris. Ils sont moins faciles à traquer pendant cette période du fait de l’abondance de proies contrairement à l’hiver où un simple appât plein de sang frais les attire comme des guêpes sur une pâtisserie.  J’ai pourtant déniché une piste que je suis depuis quelques jours déjà à travers les bois et je sens que je m’en rapproche de plus en plus, les traces sont de plus en plus fraiches et les excréments sont encore mous lorsque je les trouve.

Pour le moment il est tard, le soleil a disparu à l’horizon laissant place à une lune pâle et pleine ce qui me permet de distinguer ce qui m’entoure. Cela fait environs deux heures que je continue ma traque dans le noir et il est temps de se reposer, je n’ai pas la même endurance que ces canidés. Un coin plutôt tranquille avec deux troncs proches l’un de l’autre me semble une bonne option pour installer mon campement. Ma toile de tente en peau de phoques qui me protège de la pluie et du vent est hissée entre les deux arbres avec comme soutien une perche se reposant sur une branche de chacun des sapins. Je me prépare un feu pour faire cuir l’hermine que j’ai capturée un peu plus tôt dans la journée grâce à l’un de mes pièges. Je n’utilise pas souvent de collets mais pour des petits animaux comme celui-ci avec une peau très précieuse il est préférable d’en user pour ne pas l’endommager. Mon feu est allumé et je peux commencer à rôtir ma viande, l’animal est empalé de la gueule jusqu’à la queue sur une tige en bois et positionné au-dessus du feu. Pour m’assurer d’une cuisson complète et similaire sur toutes les parties du corps du gibier je tourne ce pique de temps en temps. L’odeur de la viande vient me caresser les narines, c’est une viande fine et sans gras, elle est très gouteuse mais peu de gens en mange, ils préfèrent des gibiers plus communs comme les faisans et perdrix ainsi que les lapins, lièvres et cervidés. Après avoir fini de manger je me décide à aller dormir, il me faut me lever tôt si je veux continuer à gagner du terrain sur cette meute. Je m’enroule dans mon manteau de peau et m’endors pour quelques heures.

Quelques heures plus tard je me réveille encore dans le noir, mon feu n’est même pas tout à fait éteint, encore quelques braises rougeoyantes se détachent de l’obscurité. Je récupère mes affaires que je fourre dans mon sac, je laisse la carcasse de l’animal pour les renards et autres charognards puis écrase le reste de mon feu avant de quitter les lieux. Je repars dans la direction des dernières traces que j’ai identifiées au pas de course. Cette traque est fatigante, j’ai passé mes derniers jours à courir à travers la forêt sans beaucoup de pauses, j’ai hâte d’en avoir finis avec cette meute et de pouvoir enfin me reposer.

J’ai passé la journée et le début de l’après-midi à la poursuite de ces loups lorsque j’arrive aux alentours d’un bosquet où ils ont eu l’air de traquer une proie mais j’ai beau regarder partout, aucune trace de lutte et aucune présence de sang. La bête ne s’est pas faite attraper ici, peut-être a-t-elle réussit à fuir ? En regardant plus attentivement les traces je remarque que la proie devait être fixe car les prédateurs ont dessinés des cercles avec comme centre un amas de buisson. Je me décide, poussé par ma curiosité, à regarder plus précisément ces arbustes. En écartant les branches je tombe sur quelque chose à laquelle ne n’étais pas du tout préparé. Une enfant. Une enfant dans ce bois ? Et blessée qui plus est. Sa cheville est entravée par un collet, et son épaule est meurtrie par deux flèches. La petite est endormie ou à moitié morte, elle a environ l’âge des fils de Tyldr et Askerna, je vais la ramener à Astrid, elle a l’habitude de s’occuper de ses neveux et elle saura sans doute quoi faire. Je prends la gamine dans mes bras et abandonne ma traque de plusieurs jours pour sauver cette enfant que je ne connais pas. Tant de fatigue pour rien.
Le village de Skäne n’est à quelques heures, je vais devoir la porter jusque-là.

Je porte toujours l’enfant sur mes épaules, elle est toujours inconsciente, seul quelques grognements et gémissements s’échappent de sa bouche. Après quelques heures de marche j’aperçois le village de Skäne, mon nouveau lieu de vie depuis ma sédentarisation. Le soleil est haut désormais et la chaleur me caresse le visage, j’entends les cris et les voix des habitants de SKäne s’élever, ces cris que je tente de fuir avec mes escapades en forêt. Je me dirige vers l’ancienne ferme de Tyldr et Askerna qui est maintenant la nôtre avec Astrid depuis nôtre mariage. Mon frère nous l’a légué après être devenue le nouveau Jarl, il ne changera plus de demeure jusqu’à sa mort. Il n’a de ce fait plus besoin de la ferme de son père.
Je pousse la porte de la ferme et trouve Astrid dans la cuisine, le feu danse dans la cheminé et une odeur de ragoût vient enivrer mes narines, malheureusement il n’est pas tant de manger.

" Bonjour ma femme, je suis tombé sur une bien curieuse créature dans les bois. Cette enfant a besoin de soins, apporte moi des linges dans de l’eau froide pour combattre sa fièvre ! "

Je la pose sur l’un des lits qui servaient aux fils de mes amis et pars faire chauffer de l’eau sur le feu. Une fois l’eau chaude je me saisis de linges propres et retourne auprès de la gamine évanouie. Je demande de l’aide à Astrid car je m’apprête à retirer les flèches de l’épaule de l’enfant et je veux qu’elle fasse pression sur la plaie pour couper tous risques d’hémorragies. Il faudra aussi aller chercher des onguents et des cataplasmes pour pallier aux risques d’infections.