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Le corbeau et le meunier

Aelfstan Mylnere
THRAELLAR
Aelfstan Mylnere
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Arrival : 20/02/2018
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Le corbeau et le meunier Sam 3 Mar - 16:20

LE CORBEAU ET LE MEUNIER




Le printemps tire à sa fin et laisse tranquillement place à l’été. Au moulin, c’est encore la basse saison. Les fermiers en sont à ensemencer les champs et on ne verra pas de récoltes avant plusieurs mois. Ça aurait dû être une journée calme et sans histoire. Sauf que ce matin juste comme je commençais à moudre le blé que le vieux Beotric a amené, il y a eu un bruit terrible et la meule s’est arrêtée de tourner. Un des engrenages s’était tout bonnement cassé en deux. Dans les huit ans où j’ai fait ce travail, je n’avais jamais vu ça et le meunier Dustan prétend avoir vu ça une seule fois avant il y a maintenant deux décennies.

J’ai passé le reste de la matinée à courir à travers le village pour annoncer aux fermiers qu’il y aurait du retard dans la livraison de leur farine. Lorsque je suis revenu, Dustan m’attendait avec un air sérieux. Il m’a dit «Tu sais Aelfstan, cela fait longtemps que tu es mon apprenti et tu es mon héritier maintenant. Je crois donc qu’il est temps que tu prennes en charge l’avenir du moulin». On a parlé un moment lui et moi. Il était ferme dans son idée. Il voulait que ce soit moi qui aille à la ville voisine passer la commande pour un nouvel engrenage. J’ai été faire mon sac et il m’a donné assez d’argent pour payer l’avance à l’artisan.

Lorsque je suis parti, l’après-midi était déjà entamé. Je me suis arrêté à l’église pour une courte prière et pour demander au prêtre de bénir mon entreprise, puis j’ai pris la route. Je voyageais à pied. À un autre moment j’aurais peut-être emprunté un cheval, mais là ils étaient tous occupés dans les champs pour les semences. Ça n’était pas plus mal. Je ne serais pas à la ville avant le lendemain et je pourrais donc dormir dans les bois, un goût qui m’était resté de ma jeunesse et de mes années solitaires de berger.

J’ai marché jusqu’à ce que le soleil soit passé derrière l’horizon et que je peine à voir où je posais les pieds. Alors seulement, j’ai quitté le chemin pour m’enfoncer dans un boisé. Là, j’ai fait mon campement. Pas si loin, j'entendais les vagues se briser sur le rivage. Un corbeau curieux m’a suivi un moment dans le bois. Il s’est posé et il a coassé trois fois en me regardant. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a mis mal à l’aise. C’était peut-être la lueur d’intelligence dans ses yeux. Ou plus probablement la fatigue qui m’assommait et l’histoire de l’engrenage qui me préoccupait.

Lorsque le corbeau s’est envolé, je me suis signé et je me suis recommandé une nouvelle fois à St-Christophe le patron des voyageurs afin qu’il me protège pendant que j’étais sur les routes.


Dernière édition par Aelfstan Mylnere le Lun 12 Mar - 3:03, édité 1 fois
The Fate
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The Fate
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Re: Le corbeau et le meunier Mar 6 Mar - 1:54

Intervention The Fate

Le vent porte les prémices du changement. Un souffle fraîchement venu de l'Est l'emporte virevoltant à travers le vif-argent. Le croassement du corbeau se fait plus pressant, cherchant et traquant quelque chose car de sa survie il en dépend. Une terre, un espace, un lieu ou se poser puis finalement repartir aussitôt  dans une autre vaste contrée. C'est des mains de valeureux guerriers que celui-ci pense maladroitement s'être échapper. Ce n'est hélas que de courte durée,  l’œil voit tout, il aspire à connaître les moindres recoins de cette expédition si convoitée. Même les plus vaillants sont en proie au doute, ils s'observent, finissent par laisser tomber leurs visages dans une moue fatiguée et éreintée. Relâcher ? Non aucunement il croit en sa liberté, il pense être libre d'aller ou bon lui semble car à quelques battements d'ailes il a observé un tout autre monde inexploré.

Quelque part au loin son maître l'attend, il connaît le chemin, il le ressent pertinemment. Dans les moindres détails, dans le souffle glacial d'une bourrasque un peu trop bruyante. Le ressac des vagues sur le rivage et les abords du navire n'ont pas une sonorité dissonante. Il a été bercé dans cette cage, un panier fait d'osier et d'autres filaments.    
 
Týldr Víðarson
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Re: Le corbeau et le meunier Dim 11 Mar - 20:52

Le corbeau et le meunierL'atmosphère changeante du temps m'indiquait que nous étions bien au bon endroit. Le temps portait à mon regard les prémices d'un climat bien plus clément et beaucoup moins rugueux. Au loin se dessinait de hautes falaises découvertes et dépourvues de sapins. Quelques instants auparavant nous voguions encore à travers cet épais brouillard, persuadé de notre dérive prochaine à travers un vaste océan vide d'hommes. Le retour du corbeau que j'avais laissé s'envoler avait provoqué l'effet d'une incommensurable joie et excitation et le regain d'espoir se fit aussitôt sentir si bien que nous nous jetions dans l'eau sans attendre pour découvrir cette terre dont nous n'étions pas encore sur d'avoir découvert les frontières. Rien n'est bien figé dans votre tête, on pourrait croire que nous avions trouvé ce que chacun au fond de lui cherchait mais, c'était assurément bien plus complexe comme affaire. Le groupe rejoint rapidement la berge, le drakkar ancré suffisamment sur la plage nous prenions d'un commun accord de rejoindre le haut d'un promontoire et percevoir ce qu'il y avait aux alentours. Bientôt nos éclaireurs déclarèrent avoir perçu des fumées se dégager au loin sans avoir la certitude formelle qu'il s'agissait d'un simple feu ou bien d'une accumulation de chaumières fumantes.

C'est dans cette direction que nous allions, traversant une forêt aussi dense dont les arbres n'avaient rien de comparable à ceux que je connaissais. La nature et le climat avait cette allure docile qui me faisait froncer les sourcils face à cette terre qui était bien trop clémente que je n'avais pu l'entrevoir lors de mes raids. Quel royaume pouvait régner sur pareille richesse ? Qui étaient leurs chefs ? Leurs uses et coutumes, leurs croyances ? J’espérais vainement que nous soyons sur le chemin d'un nouveau butin bien plus conséquent et si pour cela nous devions nous battre et bien qu'il en soit ainsi. Après plusieurs heures de marches, pas la moindre trace d'un feu, aucun signe permettant d'identifier la trace de l'homme dans les parages. Le ciel se couvrait peu à peu, les nuages s’assombrissaient et bientôt la clairière se para d'un voile de pluie et la nuit lentement tomba. Ce n'est que quelques temps plus tard que nous trouvions enfin notre proie. Un village camouflé par la cime des arbres se dresse dans une petite cuvette entre monts collines et plaines. Nous observons les lieux, dans la pénombre nous aurons certainement l'avantage. Il n'en faut pas moins pour entreprendre un véritable carnage. Le feu se propage à travers une forge, les hurlements, la pluie, le sang beaucoup trop de sang. Je mène ma propre barque désarçonnant un villageois d'un cheval et l'achève d'un coup de hache. Rien ne peut arrêter ce massacre, la folie meurtrière habite mes semblables et moi je reste planté là à regarder tout autour de moi.
Aelfstan Mylnere
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Aelfstan Mylnere
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Re: Le corbeau et le meunier Lun 12 Mar - 5:23

LE CORBEAU ET LE MEUNIER




La nuit avait été douce, parfaite pour dormir à la belle étoile. Je me suis levé avec le soleil et après un déjeuner frugal j’ai repris ma marche. J’ai croisé les premières fermes après un peu plus de deux heures passées sur la route et le soleil commençait déjà à baisser dans le ciel lorsque mes pieds ont finalement traversé la porte de la forge. Je n’étais pas fâché d’être arrivé car des nuages lourds de pluie approchaient à l’horizon.

À l’intérieur le forgeron battait ce qui deviendrait sûrement une hache. Il était entouré de deux apprentis aux visages noircis par la suie.  Il a interrompu son travail et nous avons discuté un moment. Je lui ai exposé en détail la pièce que je désirais et les recommandations de Dustan pour sa construction. Nous avons convenus d’un prix et d’un délai. Je lui ai payé l’avance sur son travail et comme je le saluais avant de sortir un cri à glacer le sang a retenti. Le premier cri était distant, mais il fut rapidement suivi par plusieurs autres. «On nous attaque! Des barbares!»

Dans la forge, nous nous sommes tous figés, pris dans l’hésitation entre fuir au plus vite et se barricader à l’intérieur. C’est un des apprentis qui s’est ressaisi en premier. Il s’est emparé de la hache pour couper le bois et un air résolu sur le visage, il est sorti pendant que nous le regardions tous encore indécis.

Finalement, le choix a été fait pour nous. Un feu se propageait dans les toits de pailles et lorsqu’il a atteint la forge, il a fallu courir dehors pour ne pas mourir asphyxié. C’était une décision désespérée entre une mort certaine par les flammes et une mort probable aux mains de ceux qui voulaient nous enfumer comme des lapins dans un terrier. Dans ma course vers la sortie, j’ai agrippé une longue barre de fer. Ce n’était pas la meilleure arme, mais je ferais avec. Je la manie avec une aisance née de mes années de berger. Il n’y avait qu’à espérer que les barbares soient aussi faciles à repousser que les renards et les chiens errants.

Rien ne pouvait me préparer à ce qui nous attendait dehors de la forge. Le feu est restreint à quelques maisons seulement, mais c’est la moindre des désolations. Des hommes armés ont envahi les rues et ravagent tout ce qu’ils peuvent sur leur chemin. Il ne ressemble à personne qui m’ait été donné de voir avant et quand ils se crient entre eux c’est dans une langue que je ne comprends pas. Partout, les cadavres jonchent le sol. La nuit est arrivée pendant que j’étais à l’intérieur et une pluie froide s’est mise à tomber mêlant la boue au sang.

En un rien de temps, l’apprenti restant et le forgeron sont hors de ma vue. Ils sont partis défendre leur propre maison, ou encore se cacher à un lieu stratégique. Et ils m’ont laissé derrière, moi qui connais à peine le village. La meilleure chose serait de réussir à rejoindre la forêt, mais ces sauvages semblent être partout. Je regarde de tous les côtés, cherchant la voie la plus sûre, et je le vois. Il est au coin de la rue. Il m’a vu aussi. C’est un des barbares et son arme est déjà rouge vermeille.

Je me mets à courir la peur au ventre. Je suis rapide et j’ai une bonne avance. Je tourne un coin. De l’autre côté c’est vide, heureusement. Je suis hors de vue pour quelques précieuses secondes. Je me jette sur la première porte que je vois. Elle n’est pas barrée. J’entre et je referme derrière moi aussi vite que je peux sans faire claquer la porte. C’est une petite grange dans laquelle du foin était entreposé pour l’hiver. Maintenant elle est presque vide.

Il n’y a pas de seconde porte pour que je sorte, pas d’endroit où se dissimuler et rien pour se barricader. Il n’y a qu’à attendre. Peut-être que l’autre a perdu ma trace, peut-être qu’il ne m’a même pas suivi. Je raffermis ma prise sur mon bâton et je pris pour qu’on ne me trouve pas.
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Re: Le corbeau et le meunier Mar 13 Mar - 14:58

Le corbeau et le meunierMes doigts se crispent sur la hache de guerre, le liquide vermeille ruissellent le long de mes phalanges, de ma tempe droite et sur ma longue barbe hirsute. Mes yeux observent de part et d'autres des ruelles. Le village n'est défendue que part une poignée de gens d'armes et les quelques rescapés s'enfuient déjà travers la plaine à la recherche d'un endroit ou se cacher. Nos hommes déjà s’attellent à amasser tout ce qu'ils ont trouvés. Quelques uns de ces idiots se prennent au jeu de cuissage avec les femmes étrangères. Leurs cries raisonnent dans ma tête si bien que tout autour de moi semble constamment changer. Une épaisse fumée noire prolifère à travers les habitations qui s'ébranlent une à une dans les flammes. Un amas de ruines calciné par notre assaut qui n'a jusqu'alors rencontré aucune réelle résistance. Quel genre de peuple est aussi faiblement défendu et isolé ? La plupart de leurs paysans ne savaient même pas tenir une épée. La milice si il y en avait une avait été rapidement maîtrisée. Je n'arrive plus à penser, l'espace d'un instant je percute un homme dans une drôle de robe brunie courir à travers la route ou les corps s'accumulent et jonchent les sentiers. Je ne saurais dire pourquoi tout autour de moi le sol sous mes pieds semblaient vouloir se dérober. L'adrénaline et la férocité des coups de hache et des épées brisant les os et déchirant la chair dans un bain de sang inégalé m'avait comme sonné.

Je m'arrête un moment, cherchant à reprendre pied l'excitation et le brouhaha des combats peu à peu cesse de me hanter. Je reviens à une certaine forme de lucidité et je laisse mes mains guider mon dos à se redresser. J'entrevois un jeune homme apeuré, il m'a vu et a subitement détalé dans la direction opposée. Je persiste à croire que cette population effrayée n'est qu'un sacrifice donné aux Dieux pour nous récompenser. Mon œil se plisse et ma mâchoire carnassière se rétracte si bien que les dents auraient pu broyer n'importe quel morceau de viande en une seule bouchée. Je fulmine d'une bien singulière et morbide pensée. Je suis sur ses traces, j'entrevois l'immense bâtisse cette grande dans laquelle il tente vainement de se sauver. La prudence est de mise avec ce genre de fuyard, les plus désespérés pouvaient s'avérer foncièrement plus idiot et dangereux avant leur tragique destinée. Mes compagnons d'armes finissent par s'approcher me questionnant sur ce que je fais et si il n'était pas temps de retourner au campement. Je leur faisais signe d'attendre, subtilement je dérobais une torche aux mains de l'un d'entre eux sans plus d'explication à mon actif. Mon regard et mon sourire aussi sournois que mystérieux se figea alors que je m'approchais de la porte de cette modeste grange. Je tirais lentement sur la porte grinçante laissant la torche entrevoir si l'individu se terrait dans un coin feintant de le rechercher vainement. Il ne fallut que quelques instants avant que le lance la torche à travers la paillasse accumulée dedans. Je laissais la porte se refermer retournant à l'extérieure sans attendre. Mes pas claquaient dans la boue et l'eau stagnante, je pivotais sur moi même croisant mes bras et attendant fièrement que l'ensemble de cette grange prenne inexorablement feu et c'est ce qu'elle fit en un rien de temps. Mes comparses se demandaient bien ce que j'avais en tête en restant là à regarder cette bâtisse brûler complètement. Mes yeux luisaient d'une certaine forme d'émerveillement, un spectacle fascinant surtout quand je savais que ce pauvre idiot était encore planqué là dedans. Bientôt l'air irrespirable et la chaleur ambiante le ferait rôtir ou bien sortir volontairement.
Aelfstan Mylnere
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Re: Le corbeau et le meunier Mer 14 Mar - 4:43

LE CORBEAU ET LE MEUNIER




Il fait noir dans la grange et le silence est presque étouffant. Je prie pour ma protection et pour le salut de mon âme si je devais mourir là. Je prie également pour le salut de tous ceux qui sont tombés aujourd’hui sous les lames des barbares. Je prie avec urgence et ferveur, car je me doute bien que mon répit sera de courte durée.

Soudainement je les entends. De l’autre côté de la porte, il y a des pas. Ils sont plusieurs et ils parlent leur drôle de langue à laquelle je ne comprends rien. La nausée me prend et j’ai l’impression d’avoir la tête qui tourne. Ils m’ont trouvé. Je vais mourir ici. J’en suis certain. Dieu a été sourd à mes supplications.

Après le premier choc passé, je tente de me ressaisir. Si cela doit se terminer comme ça pour moi et bien soit. Les voies du Seigneur sont impénétrables. Je termine ma prière en vitesse et je rassemble mon courage pour faire face à ce qui m’attend. Je ne me signe pas, car je n’ose pas lâcher ma prise sur mon arme ne serait-ce que pour une fraction de seconde.

Après un temps qui me paraît beaucoup trop court pour préparer mon âme à quitter ce monde, la porte grince et s’entrouvre. La lumière d’une torche apparaît. Je vois mal ce qui se passe, car je me suis caché comme j’ai pu dans le coin le plus éloigné. Je vois la silhouette d’un homme. Il fait mine de me chercher sans toutefois pénétrer dans la grange puis il jette la torche dans le foin et il referme la porte.

Le foin sec s’enflamme instantanément en produisant une fumée âcre qui me fait tousser et brouille ma vue. Le feu s’élève déjà jusqu’à presque toucher le toit et il faudra peu de temps pour que la grange y passe au grand complet.

Ils débarquent armés dans un village à la nuit tombante pour nous massacrer tous et ce chien ne va même pas venir me tuer lui-même d’homme à homme. De l’anxiété et la résignation qui m’avaient pris lorsque j’avais compris que c’était ma fin, je passe à la rage. Je ne pense plus à rien sauf au fait que je refuse de mourir dans un feu de grange comme de la vermine et que ces barbares doivent payer pour leurs crimes odieux.

Je me mets en mouvement. En quelques enjambées, je suis devant la porte que j’ouvre à la volée. De l’autre côté, il est là. Je sais que c’est lui qui a mis le feu, car les autres se tiennent en retrait. Sans prendre de pause, je me jette sur lui, prêt à l’assommer avec ma barre de fer. En cet instant, je n’ai aucunement peur des conséquences.

[HRP : J’ai lancé le dé et le coup rate, mais je laisse l’honneur à Tyldr d’écrire cette partie]
Týldr Víðarson
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Re: Le corbeau et le meunier Jeu 15 Mar - 2:25

Le corbeau et le meunierLes flammes s'extirpaient de part et d'autres de cette structure qui en quelques minutes avait laissé transparaître l'ossature boisée qui soutenait la toiture. L’œil brillant un sourcil arqué épiant avec vigilance l'instant ou le pauvre bougre s'extirperait de cette impasse. Allait-il seulement y arriver avant que l'ensemble de cette grange ne s’effondre sur son pauvre crâne ? Pas si sûr, la fumée noire s’échappant d'entre les murs devaient déjà l'avoir bien étourdit tout au plus. La plupart des combattants avaient les bras chargés de vivres, de quelques babioles et objets dans un métal bien plus travaillé et luisant que le notre. Mes pommettes pouvaient ressentir la chaleur ambiante qui émanait de plus en plus forte d'entre les portes et soudainement il apparut. Le visage noirci et suffoquant, titubant dans ma direction. Ma main droite tendu le long de mon corps agrippe fermement ma hache, tandis que l'autre tapote ma cuisse nerveusement. Il s'approche dangereusement levant une large barre de fer tout droit dans ma direction. Instinctivement je m'écarte esquivant le coup qu'il veut m'asséner en pleine figure. Il manque de tomber par la force et la vivacité qu'il avait prit dans cet élan effréné. Mes sourcils se froncent mes lèvres s'étirent face à cet acte d'un jeune désespéré et empreint à la colère d'un homme ayant perdu tout ce qu'il avait sûrement de plus cher.

Je lui assenait un bon coup de pied dans le dos. Le faire tomber et provoquer l'hilarité de mes congénères face à ce garçon apeuré. Contraste entre la chaleur d'un four et la boue humide et froide dans laquelle il s'éclatait vulgairement. Je laisse entrevoir un sourire des plus plaisant tout du moins terrifiant sûrement pour le pauvre paysan tenant toujours cette barre péniblement entre ses phalanges squelettiques et ce visage creusé par l'effroi. Je l'observe quelques instants, avant de subitement m’avancer sur lui le bras armé de ma hache tendu tout droit vers son crâne m'arrêtant spontanément. Cet acte insolite qui avait pour but simple d'amusement et de nourrir chez lui cette peur. J'expire l'air d'entre mes lèvres, ma bouche laissant échapper une vapeur éphémère. Je fais signe à deux de mes robustes compagnons de l’attraper, ce soir comme beaucoup d'autres il n'ira pas plus loin. Nos prises de guerres avaient bien un intérêt premier, celui de servir d'esclave, de travailler et d'obéir à nos règles, de suivre notre mode de vie et de mourir si ils nous ennuis.
Aelfstan Mylnere
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Re: Le corbeau et le meunier Jeu 15 Mar - 19:13

LE CORBEAU ET LE MEUNIER




Il esquive mon coup avec facilité. J’ai beau être enragé, il est mieux entraîné. Il passe derrière moi et avant que j’aie pu me retourner, il me frappe dans le dos. Je m’écrase par terre et le choc vide l’air de mes poumons. Au lieu de profiter du fait que je sois au sol pour en finir et me tuer, ils s’esclaffent. Ils étirent leur plaisir je suppose. Il n’y a que celui qui m’a frappé qui ne rit pas, il se contente de sourire en gardant les yeux fixés sur moi.

Je me relève tant bien que mal en étouffant une quinte de toux. La fumée de l’incendie a salement endommagé mes poumons. Entre mes doigts, je tiens encore la barre de fer. Je garde mon regard sur le blond, celui qui m’a jeté par terre. On s’observe mutuellement pendant un moment. Cette fois plutôt que d’attaquer aveuglément je prends une position plus défensive.

Ils sont trop nombreux autour de moi. Je n’ai aucune chance de m’enfuir et je n’ai pas non plus de chance de gagner. Quand même bien que j’en tuais un, il en resterait d’autres pour se venger. Il ne me reste qu’une chose à faire, mourir avec honneur une arme à la main et sans implorer ces païens.

Le blond sort brusquement de son immobilité. De sa hache, il vise ma tête. Je fais un demi-pas en arrière et je lève mon bâton pour me protéger, mais il suspend son geste. Encore une fois, ils rient tous. C’est comme si pour eux il n’y avait rien de plus drôle qu’un honnête homme qui tente de ne pas se faire fendre le crâne.

Celui qui me fait face fait un signe de tête et l’ambiance parmi les hommes qui nous entourent change. La plaisanterie est finie je crois. Un homme s’approche par ma droite. Je frappe de toutes mes forces et il titube en agrippant son bras et en grognant. Un autre m’attaque par-derrière. Il se jette sur moi et on roule dans la boue.

Je finis sur le dos, lui par-dessus moi. D’une main, il tient le tranchant de sa hache appuyé contre mon cou. Il pèse juste assez fort pour que le sang coule. De l’autre, il saisit la tige de fer que je tiens encore et me l’arrache. Il y en a encore quelques-uns pour rire, mais moins.

Celui qui me maintient au sol relâche la pression sur sa hache puis recule comme pour se donner assez s’espace pour frapper. Moi, j’en profite et je lui crache dessus.

- Brûlez en enfer, enfants de chienne!

Il ne comprendra sûrement pas ce que je lui dis, mais il comprendra certainement la haine que j’y mets.
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Re: Le corbeau et le meunier Lun 19 Mar - 1:36

Le corbeau et le meunierJ'observe ce petit jeu avec une certaine forme de sarcasme. Si ils avaient été plus fort peut-être auraient-ils pu nous faire battre en retraite. Si seulement ils l'avaient été. Cette idée n'était même pas envisageable dans nos têtes. Mes compagnons se saisirent de lui avec quelques difficultés. Cela me faisait rire, de le voir se débattre telle le gibier entouré par des prédateurs implacables. À travers la pénombre de la nuit, ils réussirent finalement par ligoter ses mains. Ce qu'il adviendrait de lui par la suite jusqu'ici m’indiffère au point de le laisser à la solde de mes frères pour s'amuser avec. Il beugle vraiment comme une jeune fillette, à croire qu'il est tout aussi jeune et inconscient que fou à lier. Son dialecte est étrangement singulier, nous ne comprenons rien à ce qu'il dit même si j'imagine qu'il n'était pas entrain de nous dire merci. Je calme rapidement les ardeurs des plus virulent, surtout celui qui c'est copieusement fait cracher dessus retenant d'une main son épaule et le défiant de se venger d'un regard se voulant persuasif et clair. En revanche pour le jeune garçonnet qui ne cessait de se montrer virulent dans ses gestes face à sa nouvelle condition d'esclave. La marche forcée durant la nuit aurait raison de cette hargne et bientôt ses poignets ankylosés par cette corde affecteraient aussi bien son corps que son esprit.

Nous marchions à une allure rapide, les quelques prisonniers que nous avions pris avec nous marchaient au milieu de notre cohorte. J'observais du coin de l’œil les malheureux faiblir, leurs gémissements et leurs prières à leur dieu ou je ne sais quel forme divine ne les sauveraient pas dans cette vie. J'imaginais que la mort serait salvatrice pour certains d'entre eux. La plupart ne passeraient pas la nuit, d'autres seraient mort durant notre voyage en mer. J’apercevais au travers des broussailles l'odeur saline des bancs de sable qui nous rapatriaient si les Dieux l'acceptent sur notre bien aimée terre. Je pouvais croire que mon petit stratagème avec ce malheureux finirait par avoir raison de son esprit. Pourtant je pouvais lire sur son visage la même détermination, la même haine et colère qu'il n'avait pas perdue depuis la grange et les injures qu'il avait sûrement prononcé face à la fatalité du moment venu. Nous rejoignions l'embarcation, vivres et butins étaient chargés lorsqu'un des prisonniers tenta de s'échapper. La plupart de nos hommes se gardèrent bien de lui courir après, pendant que les autres maintenaient le reste des prisonniers à terre sous la menace d'un coup de hache ou de glaive. Je m'étais précipité sur l'individu, un ou deux compagnons à ma suite nous avions finis par le stopper. Traîné le long de la berge comme un vulgaire paquet, il servirait d'exemple à ses congénères. Le premier coup ne l'avait pas tué, la hache se planta difficilement dans sa nuque et le pauvre bourge agonisa encore quelques minutes. Quant aux autres qui avaient été forcé à regarder je les dévisageais avec colère. J’apercevais à nouveau cette forme vaine d'audace superficiel que l'autre idiot gardait pourtant ancré les genoux dans la limaille de fer et de sel. Si les flammes, le froid et la mort ne pouvaient avoir raison de ce regard sur son faciès je me ferais un plaisir de lui retirer d'une quelconque manière.

Je devançais mes compagnons me penchant sur le corps inerte trempant mes doigts dans le sang encore chaud suintant dans travers sa gorge. Puis je me postais devant lui, faisant le signe de croix qu'ils ne cessaient pas de faire lui et tout les autres. Je dessinais celle-ci sur son front avant de lui sourire et laisser mes doigts projeter le reste du liquide sur son faciès. « Debout. » Déclarais-je le relevant de force sur ses deux jambes. Je désignais le drakkar d'un geste rapide de la tête pendant que mes hommes et moi terminions les derniers préparatifs et notre retour triomphant sur nos terres.
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Re: Le corbeau et le meunier Jeu 22 Mar - 4:01

LE CORBEAU ET LE MEUNIER




J’avance sans dire un mot, sous le choc d’être encore en vie. Mes mains sont attachées devant moi par des liens douloureusement serrés. Il y a un bon moment que nous marchons dans la forêt menés par les barbares. La pluie nous trempe jusqu’aux os et le froid fait claquer nos dents.

Si au départ, les villageois parlaient entre eux à voix basse, maintenant ils ne font que prier. Moi je n’arrive pas. Mon cœur est trop plein de rage contre ses sauvages qui se croient tout permis et contre Dieu qui nous abandonne à notre sort. Et puis, j’ai déjà prié avec tant de ferveur pour être sauvé lorsque j’étais caché dans la pénombre de la grange. J’ai bien peur que ma prière ait été exaucée et que ce ne soit pas pour le mieux.

Je suis en colère contre mon sort, mais j’ai peur aussi évidemment. J’ai peur de la mort et j’ai peur de tout ce qui nous arrivera avant. Je fais de mon mieux pour étouffer ce sentiment, car ce n’est surtout pas le moment de paniquer. C’est plutôt le temps d’économiser nos forces pour les épreuves à venir.

J’observe les barbares autant que je peux. J’essaie de comprendre qui ils sont et comment ils sont organisés. Je tends l’oreille pour distinguer les mots de leur langue étrange. Je cherche un point faible, une fuite possible.

Nous sortons enfin de la forêt. La mer nous fait face et dans la baie il y a un bateau avec une voile carrée. Il doit forcément être celui des barbares, car il ne ressemble pas à ceux qu’il y a par ici. Les prisonniers sont guidés jusqu’à l’embarcation et on nous force à nous agenouiller dans les galets pendant qu’ils chargent leur butin. C’est le premier repos qu’on nous donne depuis le départ du village et la pause est bienvenue même si nous sommes transis de froid et apeurés.

Je scrute la baie et l’horizon à la recherche d’une autre embarcation, mais il semblerait que les barbares ne voyagent qu’avec un seul navire. Je scrute aussi la lisière de la forêt avec l’espoir vain que des secours arrivent. C’est pour ça que je ne vois qu’à la dernière seconde son air résolu et que je devine trop tard ses intentions. Alors que les pillards les plus proches ont le dos tourné, un des prisonniers se lève et part à la course.

À deux, nous aurions peut-être eu plus de chances. Ça l’aurait divisé leur force. Mais là, il est repris en un rien de temps. Les barbares le ramènent et le jettent devant nous sans cérémonie. En guise d'avertissement, ils nous forcent à regarder pendant qu’ils tuent le malheureux. Le coup de hache laisse un trou béant dans sa nuque, ce qui ne l’empêche pas d’agoniser pendant plusieurs minutes. Les prisonniers restants se mettent à réciter une prière pour le repos de son âme et je me joins à eux.

Celui qui a manié l’arme pendant l’exécution sommaire n’est nul autre que le guerrier blond qui a mis le feu à la grange dans laquelle je me cachais. Il semble furieux de la tentative de fuite, de cet acte de rébellion qu’ils n’ont pas pu empêcher. Il nous observe un à un, la colère dans ses yeux, puis il fixe son regard sur moi. Je crois voir son expression changée. Il plonge ses doigts dans le cou du cadavre, puis il s’approche. Une peur soudaine tord mes entrailles. J’ai envie de reculer, mais je me force à ne pas bouger. Par orgueil et par défi. Je veux lui prouver, leur prouver à tous, que peu importe ce qu’ils me feront ils ne me briseront pas.

De sa main sanglante, le guerrier trace un signe de croix sur mon front et m’éclabousse le visage avec le reste du liquide. Je reste immobile, surpris de son geste que je ne sais comment interpréter. Il sourit, mais il y a quelque chose de dangereux dans ses yeux. Après un instant, il m’agrippe par ma tunique et me relève de force tout en disant quelque chose qui sonne comme un ordre. Les autres prisonniers sont également obligés à se mettre debout et on nous embarque dans le navire. J’entends des pleurs. Qui d’entre nous peut dire ce qui nous attend?

Le bateau est inconfortable et le voyage est long. Nous sommes entassés les uns sur les autres au milieu de la cale. Il n’y a nulle part où se cacher des éléments et la plupart d’entre nous ne sommes pas habillés pour voyager en mer. Nous mangeons maigrement et l’eau est sévèrement rationnée. Mais le pire, c’est l’immobilité et l’ennui qui nous laissent à nos pensées.

Nous avons tout le loisir de réaliser l’horreur de ce qui nous est arrivé. Moi au moins, je n’ai pas tout perdu. Je n’ai perdu que moi-même en fait. Ma famille habite dans les terres, assez loin pour être à l’abri de ce genre d’attaque et le meunier Dustan, pour qui je suis presque un fils, est resté au moulin où il ne s’est probablement rien passé. Ils me croiront mort, et à toute fin pratique je suis sûrement un homme mort, ils me pleureront, mais ils sont sains et saufs. C’est ce que je me dis pour m’encourager alors que les jours s’égrainent péniblement sur la mer et que nous dépérissons.

Je revois parfois le guerrier blond. Si tous les barbares s’occupent de nous surveiller, j’ai l’impression que lui m’observe plus que les autres bien que je ne sache pas exactement pourquoi. À chaque fois que je soutiens son regard, il semble irrité. Peut-être qu’il espérait que je meurs dans la grange dans une espèce de sacrifice païen et qu’il est déçu que je sois encore là.

Je continue de penser à la croix sanglante qu’il a tracée sur mon front et que j’ai effacée dès que j’ai pu. C’était sûrement une forme de menace, mais je ne peux m’empêcher de comparer son geste au peuple hébreu qui s’est mis à l'abri des plaies d’Égypte en marquant de sang les portes de leurs maisons. Peut-être que c’était un signe, un symbole qui me disait que je serais protégé malgré tout.
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