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The hunt (PV. Tyldr)

Asƙerna Skjöldurdóttir
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Asƙerna Skjöldurdóttir
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Arrival : 18/02/2018
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The hunt (PV. Tyldr) Jeu 22 Fév - 5:46

The Hunt
Tyldr & Askerna



L’hiver donnait un répit aux habitants de Skäne, leur offrant en cette journée ensoleillée un temps plus clément. Même si la réserve suffisait largement à combler les besoins du village jusqu’au dégel, la journée était parfaite pour partir à la chasse. Malgré les bourrasques de vents faisant virevolté la poudre blanche, la visibilité était exceptionnelle à cette période de l’année. S’ils traquaient principalement le gros gibier, rien ne les empêcherait de tendre l’arc en direction des petits volatiles hivernaux. En quittant la ferme, Tyldr et Skeggi étaient plus que sûres de ne pas revenir les mains vides prêts à parier et à préparer eux-mêmes le repas du soir si jamais, Ull, le dieu de la chasse et de l’hiver ne répondait pas à leur requête. Je ne pouvais que m’en amuser, les poussant à passer le seuil de la porte et les semant de ne pas revenir les mains vides. Tyldr avait plusieurs talents, mais je préférais encore qu’il se tienne loin des fourneaux.

C’était bien l’une des seules tâches que je permettais encore de faire. Je portais lourdement ce ventre rebondi qui annonçait l’arrivée imminente de notre troisième enfant. Il ne s’agissait plus que d’une question de jours et voir d’heures avant sa naissance. Heureusement, Astrid prenait le relais, veillant sur les ainées l’après-midi et assurant la majorité des tâches qui me revenait habituellement. De toute façon, à nous cinq, je pouvais passer la journée à laver le linge sale sans en voir le fond du panier. Après le repas de midi, la jeune sœur de Tyldr insista pour trainer avec elle les garçons au marché, elle irait faire les courses et comme eux avaient terminé leurs corvées, ils méritaient de l’y accompagner.

Je n’attendais personne et quelle fut ma surprise lorsqu’un homme, pas n’importe lequel, se présenta chez nous à l’improviste. Le jarl Holgern Hjalmarson et sa garde rapprochée se tenaient à notre porte, main au fourreau, s’invitant à l’intérieur bien avant que je ne les y invite.

« Nous sommes venus à la rencontre de Tyldr… »

En dépit de l’expression que j’affichais, je ne m’en montrais que faussement étonnée. Impassible et d’un calme exemplaire, je me permettais de leur faire signe de s’avancer. Par eux-mêmes, ils pourraient constater que j’étais seule.

« Mon mari, Tyldr est partie chasser. »

Leur répondis-je avec toute franchise, je me doutais qu’ils n’iraient pas l’y trouver.

« Il sera rentré d’ici la tombée de la nuit, souhaitez-vous l’attendre? Je vous sers quelques choses à boire? »

Pas qu’il me fasse plaisir de l’offrir, mais je me faisais un devoir de le faire. Cette visite était de mauvais augure, la tension était tangible, le jarl ne se déplaçait chez de simples fermiers pas pour de la camelote. Ils ne firent rapidement comprendre, en cherchant la demeure de fond en comble, qu’ils n’étaient pas là pour attendre.

« Je vous ai dit, qu’il n’est pas ici … »

Cette fois-ci, répétais-je d’un ton plus ferme, mordant dans les mots fulminants de colère alors qu’ils mettaient le chaos dans nos affaires. Si un regard avait suffi pour les réduire en cendre, le courroux du mien s’en chargeait largement. Les poings serrés, les ongles enfoncés dans la paume, ils pouvaient se compter chanceux de mon état. Je ne pouvais qu’utiliser les mots, incapable d’habilement me défendre autrement. Ils en venaient à réaliser que je disais la vérité, se résiliant à cesser leur fouille. Il n’en avait pas fini de me faire comprendre que leur présence n’avait rien de très amical. C’est le jarl, lui-même, qui fut le premier à sortir sa lame, me poussant jusqu’à m’acculer au mur, la pointe menaçant dangereusement de venir s’appuyer sous ma mâchoire.

« Alors, tu lui diras que la prochaine fois que nous viendrons ici, ce sera pour constater les ravages du feu sur votre étable et votre ferme. Quel homme malheureux trouverons-nous lorsqu'il apprendra que sa femme et ses enfants auront péri dans les flammes? Seras-tu capable de lui remettre ce message, épouse du fils de Vidar? Ou devrais-je te laisser pour morte pour qu’il comprenne que je ne tolérerais plus aucune inconduite de sa part. »

Son ton se voulait menaçant, presque que susurrer à ma seule intention. Ses mots puaient autant que son haleine de poisson avarié. Je retenus mon dégoût, misant sur mon ignorance. Concrètement, je réalisais simultanément que Tyldr s’était peut-être montré un peu trop évasif à mon égard.

« J’ignore même de quoi vous parlez. Mais vous pouvez être sûr qu’il entendra parler de votre passage. »

Avais-je répondu, poussant du bout de la main et avec un grain d’impudence cette griffe métallique avec laquelle il me menaçait. Il n’insistait pas davantage, me redonnant un minimum de liberté avant de faire signe à ses hommes de tout remballer. Le rouge qui empourprait mes joues trahissait ma colère. Je ravalais ma salive, serrait les dents, m’efforçant de ne pas saisir le premier couteau d’office à ma portée et de lui enfoncer derrière le crâne. Au moment où les trois silhouettes masculines disparurent, j’inspirais un bon coup, tentant bien que mal de me calmer les esprits. Mon enfant me martelant l’abdomen de toutes ses forces me forçant à réaliser à quel point porter un petit me rendait vulnérable. Le stress n'avait rien de bon et le corps veillerait à m'en faire subir les contrecoups.


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Týldr Víðarson
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Re: The hunt (PV. Tyldr) Jeu 22 Fév - 21:11

The huntUn dernier au revoir dans une étreinte forte et empreint de la fatigue qui nous avait acculée. Skeggí était un compagnon, un ami et un frère. Le temps s'était écoulé, et nous poursuivions une route non sans doute similaire animé par une soif d'aventure et une dévotion particulière envers nos Dieux. Lorsque le moment fut venu nous nous sommes séparés et chacun prit le sentier qui lui incombait. Mes pieds et mes mains endoloris par le froid ne me laissaient que trop peu de temps pour me soucier de ce qui peu de temps auparavant nous avait retardé dans nos foyers. La chasse avait été bonne, quelques gibiers qui j'étais persuadé ferait le bonheur de ma femme et remplirait les ventres grognants de mes fils. Ce monde qui est le mien a ses défauts mais, pour rien au monde je ne souhaitais échanger ma vie contre celle d'un autre. Bientôt le printemps serait de retour, les neiges fondront et laisseront apparaître les étendues vertes et les fleurs sauvages des plaines. J'abordais les dernières foulées jusqu'à l’entrebâillement de la porte d'entrée.

La pénombre s'installant à l'extérieure semblait bien moindre dans la modeste demeure qui ne laissait entrevoir que quelques formes, silhouettes par le biais de petites chandelles. « Père ! » entendais-je dans un bon fugace mes deux farçons se précipiter sur moi. « Mes fils. » Je les enlaçais de mes deux bras vigoureusement la chaleur de leurs corps apaisait mon esprit et la douceur du foyer que j'avais quitté me redonnait l'aplomb nécessaire pour continuer. Ils étaient presque des hommes désormais, encore trop jeune pour accompagner leur père au Thing mais, bientôt je l’espérais au plus profond de mon cœur ils assisteraient à cet événement et recevraient leurs bracelets. Leurs petits yeux ronds et brillants ne m'enlevaient pas à l'esprit qu'ils devaient être tout autant fatigués et je cherchais déjà à croiser le regard de mon épouse bien aimée qui devait s'impatienter. Ásgeir mon fils aîné me délesta des lapins que je portais sur mon épaule aidé par son frère Styrbjörn qui n'arrivait pas à contenir sa joie et arborait toujours son malicieux sourire en coin.
Je me relevais tant bien que mal, portant mon attention sur le ventre bien rebondi de celle qui depuis de nombreuses années faisait battre mon cœur. J'apposais ma main sur la forme ronde mes yeux céruléens obnubilé par ce petit être qui était sur le point de naître. Mes yeux se figèrent alors dans les siens aussi troublante soit-elle quelque chose de différent s'y terrait, et mon instinct me disait partiellement que quelque chose n'allait pas.

Sans attendre mon reste je déviais de sa trajectoire. Préférant m’éclipser et défaire mon barda à l'abri du regard de mes enfants. Beaucoup de sang avait coulé aujourd'hui, fort heureusement il ne s'agissait pas du mien. Je mettais de côté ma hache et mon épée encore légèrement entaché du sang de ces brigands à la solde d'une ignominie que j’espérais chasser de mon esprit. Un laps de temps s'écoula, mes ablutions terminés je nettoyais machinalement mes ongles ou le sang séché avait délibérément décidé de séjourner. Astrid nous rejoint, l'étreignant un bref instant je ne pouvais chasser de mes pensées ce que je continuais pertinemment de cacher. Finalement je me retrouvais assis à la table de bois entourés des membres de mon humble et heureuse famille. Askerna m’inquiétait, elle n'avait guère conversé depuis mon retour au sein du foyer. Pour rien n'arranger elle continuait de me toiser de cette hargne insoupçonnée et que vous ne voulez certainement pas réveiller. Qu'avais-je bien fais pour la fâcher ? Crissant ma barbe j'arborais un léger sourire auprès de mes enfants. « Tu as quelque chose à me raconter ? » Lâchais-je finalement tout en enfourchant une cuillère débordant dans ma bouche avant de déglutir lentement la pitance qui soit dit en passant était plus réconfortante partagée en leur compagnie qu'assis seul dans une cabane perdue en pleine forêt. J'ajoutais à cela une gorgée désaltérante humidifier mes lèvres à en faire perler légèrement sur mon imposante barbe saillante. Bien calme et silencieux, pour un repas même si nos enfants discutaient entre eux en compagnie de ma sœur je n'arrivais pas à décrocher un geste de tendresse auprès d'Askerna et cela commençait à m’inquiéter.  
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Re: The hunt (PV. Tyldr) Sam 24 Fév - 2:26

The Hunt
Tyldr & Askerna



Un fumet de poisson emplissait la petite ferme, la morue salée, accompagnée de nombreux légumes racines, frémissait depuis plusieurs heures dans un épais bouillon. Astrid était de retour du marché depuis peu ramenant avec elles deux jeunes hommes avec l’estomac dans les talons. Tandis que la nuit tombait, Asgeir s’occupait de raviver le foyer et d’allumer les bougies. Un instant plus tard, la porte s’ouvrit laissant passer la silhouette d’un homme que ses deux fils reconnurent instantanément. Je réprimais un sourire, préférant plutôt me concentrer à servir le repas. Les évènements de l’après-midi m’avaient ébranlée. Non seulement je craignais les représailles de notre Jarl, mais j’étais en colère que Tyldr est pu mettre notre famille dans une situation aussi précaire sans même m’en glisser un mot.

C’est des mains couvertes de sang séché qui vinrent entourer ma taille, m’encourageant à croire que mon mari n’en était pas à sa première cachoterie. S’il croyait me duper alors que les lièvres que mes fils m’apportaient arboraient une fourrure blanche et immaculée. J’inspirais un bon coup, tentant de moduler ma réaction. La peur, la colère, la trahison, le mensonge, l’hypocrisie… Je me sentais dupe. Nos regards se croisaient. Mes iris s’agitaient d’un torrent inhabituel, un regard aux couleurs de la profondeur des océans, animé par les reproches et la fureur. Aussitôt, il tourna talon sans demander son reste. Ma mâchoire se crispait, une vive douleur me tordit le bas du dos, une contraction, la douzième depuis le départ du Jarl. Toujours plus forte, plus longue, plus rapproché, notre troisième fils serait né avant le prochain levé du soleil. Malheureusement pour Tyldr, les crampes répétitives n’aidaient pas à calmer mes ardeurs et au contraire, elle me rendait davantage irritable.

Nous nous attablions, écoutions distraitement la conversation de nos fils. Styrbjorn, le cadet, fanfaronnait et se donnait en spectacle et tentait bien que mal de nous faire rire. Il avait dévoré sa bisque comme un ogre avant de commencer à faire l’idiot, debout sur le banc, il racontait une histoire complètement loufoque. Silencieuse, pensive, je réprimais avec violence l’envie de casser le nez de mon mari une seconde fois. Usant de prudence, Tyldr prit la parole.

« Et toi, n’as-tu pas quelques choses à raconter? »

Lui répondis-je au tac au tac sans lui laisser la chance de répondre, je poursuivais, levant la voix.

« Va te faire foutre Tyldr! »

Je me levais et lui envoyait mon bouilli en plein visage. De toute manière, la fatigue me donnait la nausée et l’appétit ne venait pas. Je m’éloignais, en furie, mais me retournait, lui lançant le bol avec le reste ne manquant pas ma cible. Je fulminais, reprenais de plus belle, haussant la voix, je devais même crier.

« Es-tu donc inconscient ou juste un vrai connard? Le jarl Hjalmarson est venu ici aujourd’hui. Je ne sais pas ce que tu planifies, mais si on menace de bruler notre ferme et d’immoler mes enfants vivants, je suis en droit de savoir.»



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Re: The hunt (PV. Tyldr) Sam 24 Fév - 6:18

The huntLa chaleur du bouillon avait le don de revigorer le ventre et l'esprit des plus affamés. L'appétit était au rendez-vous mais pas à l'unanimité. Je pouvais l'entrevoir, ce regard, cette cuillère en bois tournoyé encore et encore quand bien même elle ne s'arrêterait pas jusqu'à ce que le repas soit terminé. Je ne m’attardais pas dessus. Mes fils et leurs enfantillages me distrayaient bien assez. Un jour ils comprendraient hélas que tout cette joie ne serait que de courte durée. J'observais silencieusement Astrid qui n'osait faire la moindre remarque, ni même le moindre bruit sentant certainement le mécontentement et la situation s’aggraver. Je n'obtenais aucune réponse mise à par celle d'un timbre de voix bien trop familier. Répondant aussitôt à ma question par une autre je m'arrêtais un court moment de manger, stoppant la cuillère et le morceau de poisson quelques instants juste sous mon nez et puis finalement l'avaler. Le goût salé et brûlant ne semblait pas me quitter. Ça avait au moins le mérite d'être bon, et je ne pouvais que remercier celle qui depuis plusieurs années arrivait encore à me supporter. En tout cas ces excès de colère tout du moins de méchanceté pouvaient selon moi signifier qu'ils étaient dû à ses humeurs et à son état de santé.

Je pensais m'éviter d'avantage d'aigreur en ne répondant pas, étirer un mince sourire à ses yeux et puis dévier la conversation sur un sujet auquel j'étais sûr que ma très chère sœur répondrait pour me sortir d'affaire. Il n'en fallut pas moins pour voir ma femme se lever et aussitôt jeter le contenu de son bol en plein faciès. J'esquivais maladroitement recevant son contenu sur le côté gauche de mon visage. Toujours souriant mon visage finissant par se fermer en l'entendant déverser son venin à mon encontre. Je baissais la tête laissant le revers de ma main essuyer le liquide tiède coulant le long de mon front. Mes fils éclatèrent littéralement de rire sur le coup et je ne pouvais les en blâmer. À leurs yeux cela avait quelque chose de sacrément divertissant. Ma sœur se déroba naturellement se relevant et réajustant sa longue robe rouge carmin elle dévia son regard sur Askerna avant de prendre les mains de mes enfants pour s'éloigner de la table. Je relevais ma main droite vers elle essayant d'obtenir un quelconque soutien mais, c'était peine perdue vu les circonstances et la gêne que je semblais causé envers la gente féminine de la maisonnée.

Me voilà bien desservie, la seule sympathie me venant de mes fils qui n'étaient pas en âge de comprendre ce qui se passait ici. Je laissais tombé recevant par la même occasion le bol vide percuté de justesse mon avant bras en me protégeant de celui-ci. Je pestais offrant un regard agacé et cherchant à comprendre pourquoi elle avait tant de haine envers son mari. Je me relevais essayant d'apaiser les choses mes mains et mes bras ouvert devant elle. « Pas devant les enfants. » L'implorais-je de manière discrète pour éviter de voir ses yeux bouillonner d'une violence que je n'avais que trop peu envie de revoir surgir et surtout pas venant de ma femme qui était sur le point d'accoucher. Alors quand elle finit par me déclarer la source de tous ses maux tout devint limpide et clair à mon esprit. Je riais légèrement avec la naïveté qui était celle que j'arborais avec une certaine forme d'insolence cependant je ne pouvais contenir mon aigreur face à ses propos et la visite de ce jarl qui en voulait depuis trop longtemps à mon nom et ma famille. Je ne lui avait pas rendue la tâche facile il fallait le dire. Outre les opinions divergentes et notre dialogue conflictuelle j'admettais avoir peut-être franchi les limites de l'impertinence et usé sa patience. Je levais la main dans une gestuelle plaidant une défense qui sonnait peut-être trop bancale à ses yeux. « Comment aurais-je pu savoir qu'il en viendrait à menacer notre famille ? Tu sais très bien qu'il mène la vie dure à nous autres, nous ne serions pas les premiers à avoir quelque chose qu'il convoiterait. » Déclarais-je prenant un ton bien plus sérieux. « Crois-tu que... Le jarl Holgern serait enclin à écouter ? Hm ? La réponse est simple, non. »  Le ton s'intensifiait mais, je cherchais avant tout à épargner mes enfants et celui à naître d'une énième dispute à ce sujet. « Depuis qu'il est devenu jarl il a toujours fait ce qu'il voulait, il monte les honnêtes gens les uns contre les autres, confisques des terres pour les donner à d'autres ! Ce n'est qu'injustice ! » Je laissais mes yeux transparaître le chagrin en pensant à l'héritage que je transmettrais à mes enfants une fois à mon tour disparu. « Je ne le laisserais pas faire. Que restera t-il pour nos enfants ? Quel avenir pour eux ? Aucun ! Il n'y en aura aucun si cela continu. » Je me ravisais, ma main droite crissant ma barbe songeant à ce qui pouvait désormais se planifier dans l'esprit malade de ce jarl à l'ambition dévorante. « Je vais allé lui parler... » 
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Re: The hunt (PV. Tyldr) Sam 24 Fév - 8:05

The Hunt
Tyldr & Askerna



Présent ou pas, les enfants étaient les premiers concernés par cette dispute. Si le jarl n’en voulait qu’à Tyldr, encore là, je pouvais encore le tolérer. La réputation de mon mari faisait des vagues dans la région, tous parlaient du fils de Vidar, de ses grandes ambitions et de ses plans excentriques. Encore heureux qu’il ait été absent cette après-midi, qui sait à quel point Holgern pouvait lui en vouloir. Toutefois, les menaces mettaient en péril la vie de mes fils, de la mienne, de notre ferme et de tout ce que nous avions. L’écoutant, je ne dérougissais pas, au contraire, il trouvait le moyen de tout banaliser. Là où d’autres femmes l’auraient trouvé charmant, je devinais le subterfuge. Doux comme un chevreau, il se faisait mielleux en apparence et espérait que la séduction suffirait pour apaiser mon courroux. S’il pensait s’en sortir en battant des cils, il se trompait.

« Tu le savais, tout le monde le savait ! Et tu penses quoi? Que je suis en mesure de nous protéger, les enfants et moi, en ce moment ? Que Astrid va prendre les armes ? Pendant que tu vas à la chasse avec Skeggi ! »

Je mettais l’accent sur le mot chasse, afin de lui faire comprendre que j’avais vu clair dans son petit jeu. Une chasse pouvait bien durer une nuit, mais on ne revenait pas de deux jours en forêt avec quelques petites bestioles poilues. S’il avait traqué le cerf ou le sanglier, encore, s’il avait osé rapporter une proie digne de ce nom, j’aurais pu le croire. Tout m’indiquait qu’il me cachait quelque chose. Je me retournais, incapable de lui faire face et de retrouver mon sang froid, son air désinvolte me faisait grincer les dents. La vérité était que j’avais peur, pour mes petits et pour tout ce que nous avions Tyldr et moi. Si le jarl mettait ses menaces à exécution, aurions-nous le moyen de contrer l’assaut ? Prenant mes distances, j’allais m’appuyer sur le comptoir, soufflant doucement tout l’air de mes poumons. Du fait même, je tentais d’oublier le mal lancinant qui me tenaillait le ventre. Pendant ces quelques secondes, ses paroles eurent l’allure de bourdonnement à mes oreilles et lorsque je rouvris les yeux, il m’annonçait banalement qu’il irait voir le Jarl.

« Crois-tu vraiment que cela changera quelque chose ? De parler ? »

Je me retournais, pour le toiser du regard. Mes reins s’appuyaient sur l’établi, j’y gardais une main accrochée au rebord, l’autre instinctivement posé sous mon ventre.

« Tu l’as dit toi-même, il n’a jamais fait qu’à sa tête. Il te tuerais ! »

Le timbre de ma voix se voulait volontairement plus doux, soucieux qu’il ne prenne pas une décision hâtive. Y aller seul, sans prévoir et en croyait que les mots suffiraient étaient un acte de folie. Peut-être même était-ce ce que le jarl attendait de sa part ? Il se jetterait directement dans la gueule du loup.

« J’irais avec toi… Nous irons ensemble ! »


Si l'accouchement se passait bien, quelques jours me suffiraient pour me remettre sur pieds, après, je pourrais aisément quitter la maison si Astrid acceptait de veiller sur mes enfants. Avant, je devais le convaincre de m’expliquer la nature réelle de ses ambitions. Qu’adviendrait-il de nous s’il perdait ? S’il était blessé gravement, s’il mourait ? À l’inverse, qu’est-ce que la victoire lui apporterait? Depuis son retour de raids, les ambitions de Tyldr dépassaient la sagesse de l’entendement et je craignais qu’il risque notre vie paisible en dépit d’un peu de justice.  

« La justice, juste ça ? C'est ça que tu veux vraiment ? Mais tu dois me dire, tout me dire! »



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Re: The hunt (PV. Tyldr) Sam 24 Fév - 23:13

The huntJe fulminais intérieurement, d'abord ces bandits et maintenant le jarl Holgern qui menaçait ouvertement ma famille. Que devais-je bien faire ? Qu'est ce que je désirais plus que la protection des êtres qui m'étaient cher ? Et pourtant en y repensant tout ceci ne m'avait jamais empêché de montrer et désapprouver ce que ce jarl belliqueux faisait depuis plusieurs années sans qu'aucun n'ose contredire ses agissements licencieux. Il y avait bien des hommes et des femmes qui désapprouvaient et contestaient le pouvoir et l'autorité d'Holgern mais, à quoi bon ? Être accusé à tord et exécuté pour un crime dont nous n'étions pas les commanditaires ?  Alors oui nous faisions de notre mieux, nous nous aidions là bien d'autres tournaient les talons par peur de représailles. Qu'importe je ne voulais pas faire subir cela à mes enfants. Alors quoi ? Tu te ravises ? Tu laisses tomber ? Qui que tu sois ou que tu ailles, il est le jarl et trouvera un moyen de te nuire pour t'écarter de son chemin. Dois-je vivre comme un couard ? Être sous la servitude d'un homme dont le pouvoir à fait perdre la raison ? Il est aveugle aux douleurs, aux difficultés de notre peuple.  Je me muerais dans un silence insipide, sombre et malgré tout mon faciès laissait bien entrevoir les démons qui me rongeaient à l'heure actuelle. « Tu n'iras nulle part, pas dans cet état. » Déclarais-je sur un ton de défiance.

Le Thing approche à grand pas, se sera l'occasion et peut-être la dernière pour moi de faire entendre raison à Holgern. En dépit de tout ça, les Dieux eux devaient avoir la réponse à mes questions à ce sujet et peut-être bien d'autres. « Je ne peux me satisfaire de ça ! » Déclarais-je en laissant mes bras observer tout autour de moi ce que mon propre père avait bâtit. Je n'attendais pas à ce qu'elle comprenne, après tout il n'y avait peut-être que ma propre sœur qui comprenait mon langage à cet instant précis. Je toisais furtivement celle-ci et mes yeux se confrontèrent aux siens avant qu'elle ne détourne son regard préférant une nouvelle fois se dérober, jouer la carte de la neutralité. Mes lèvres s'étirèrent et mes phalanges massèrent ma mâchoire et ma bouche d'un revers. J'aurais du m'en douter. « Tu voulais la vérité ? Hm ? ! La voilà, nous nous sommes fais prendre dans une embuscade par des brigands à la nuit tombée Skeggí et moi. » Déclarais-je à la limite d'un hurlement peinant à ce que mes fils voient leur père sous un jour bien moins glorieux qu'ils pouvaient le connaître. Je me déplace dans la pièce telle un fauve en cage. Cela ne sert à rien de se comporter comme ça. Alors la palpitation dans mon cœur donne la bougeotte à mes mains caleuses, mes doigts tremblent et tapotent le long de mon crâne. Je déviais mon visage peiné que ma famille me voit dans un état aussi inquiet et pourtant décidé coûte que coûte de les protéger d'une façon ou d'une autre. J'observe à travers le clapet d'une fenêtre l'extérieure de la ferme. La sombre clarté s'évaporer au loin pour ne laisser que du noir.  Mes mains se cabrent sur le bois rugueux de la table songeant aux possibilités qu'il me restaient pour en finir avec tout ça.
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Re: The hunt (PV. Tyldr) Dim 25 Fév - 2:55

The Hunt
Tyldr & Askerna


Il me claquait la porte au visage, sans même chercher à comprendre. Certainement, mon état ne me permettrait d’aller nulle part. De toute façon, je ne comptais pas mettre la vie de mon enfant à naitre en danger, n’avais-je pas, à plusieurs reprises, prouvé à mon mari mes qualités de mère? Nos deux premiers fils avaient passé le cap des 5 années de vie, tous les deux forts et pleins de vitalités. La seule façon qu’il aurait de me tenir au fourneau serait de m’engrosser à répétition. Je commençais à croire que cet argumentaire ne nous mènerait nulle part. Clairement, il avait décidé de se faire la victime de toute cette mascarade. Incapable de se contenter de ce qu’il avait; de sa sœur, de ses enfants et de sa femme ainsi que de ce lopin de terre hérité de son père. Qu’est-ce que lui couterait l’assouvissement de ses désirs? J’avais besoin d’être rassurée qu’il me convainque et me prouve que cette bataille valait la peine d’être menée. C’est la déception qui remplaçait la colère sur les traits tirés de mon visage, je tournais la tête et évitait de confronter ce regard métallique duquel il me dardait. Mes doigts se crispaient sur le comptoir et je retenais ma respiration le temps d’une crampe. À chaque fois, plus rapprochée et plus intense, la colère, l’énervement, le stress avaient officiellement enclenché le travail. Je réprimais le mal, interdite, surtout, orgueilleuse.

Le silence comme la nuit tombaient sur nous comme sur le jour, laissant derrière elle l’écho des éclats et des cris. Retrouvant mon calme, m’y forçant surtout, pour mon enfant, je ramassais un linge et venait rejoindre Tyldr prêt de la fenêtre. Avec toute la tendresse d’une femme aimante, mes doigts venaient cueillir sa joue et le forcer à me regarder. Nos regards se fixaient l’un à l’autre, l’appréhension et la hargne se transformaient peu à peu, laissant transparaitre ces sentiments qui nous avaient d’abord unis.  

« Je t’aime Tyldr, peu importe ce que tu choisiras, je serai toujours avec toi! »


Usant le linge, j’épongeais sa barbe et son vêtement irrémédiablement imbibé de bouillon et imprégné par l’odeur du poisson. De l’autre main, je le débarrassais d’un bout de pomme de terre accroché aux poils crépus de sa généreuse barbe.

« Mais je ne supporterai plus que tu me caches la vérité. »


L’avertissais-je une dernière fois d’un ton qui ne laissait place à aucune réponse. Maintenant qu’il avait craché son butin, avoué la raison de son absence prolongée et ses craintes envers le règne de notre jarl, nous pouvions faire la paix. Je pressais mon corps au sien, rendant l’espace entre nous inexistant, le forçant de ma paume glissée derrière sa nuque à partager un baiser. J’agaçais ses fines lippes du bout des lèvres, goutant le sel qui s’y trouvait, l’invitant dans un échange plus langoureux, mais bref. Je sentais sa mâchoire de détendre, ses épaules redescendre et au moment où il eut complètement baissé sa garde, j’agrippais d’une main sa tresse et la tirait sèchement avant de lui foutre un bon coup dans le torse le poussant violemment contre le mur.

« Ose mettre la vie de mes fils en danger une autre fois, et tu perdras tout ce que tu as. »

Lui crachais-je au visage, grognant comme une louve enragée, le foudroyant d’un regard aussi froid que la glace.

« Maintenant, va te laver, tu sens la charogne Tyldr, ou si tu préfères, dors sur la paillasse, comme tu veux! »

Lui ordonnais-je finalement, mettant officiellement fin à cette discussion qui ne pouvait plus durer. J’allais récupérer mes fils, redonnant sa liberté à la pauvre Astrid qui subissait encore les aléas de notre union. Et comme si elle n’en faisait pas déjà assez pour nous, ma belle-sœur s’enquérait à l’arrache de savoir si elle devait aller chercher la sage-femme au village. Je la remerciais d’un fin sourire et l’en dissuadait, je souhaitais tenter de trouver le sommeil, mais d’abord, j’allais mettre ma marmaille au lit.



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Re: The hunt (PV. Tyldr) Lun 26 Fév - 0:39

The huntLa défiance et l’entêtement dont nous faisions preuve l'un et l'autre était aussi affligeant que déconcertant. Parfois je me demandais si c'était les Dieux qui nous avaient seulement choisis l'un et l'autre pour qu'ils puissent rire de notre amour autant que de nos chamailleries d'enfants. En l’occurrence l'enfant, ici c'était moi semblait-il incapable de répondre aux remarques désobligeantes et même si mes réponses pouvaient un tant soit peu avoir un peu plus d'importance à  ses yeux. Je ne paraissais pas très convainquant. Malgré tout je l'aimais profondément. Alors la guerrière s'apaisa pour un temps seulement. Son affection véritable ne m'empêchait guère d'être d'humeur maussade face aux reproches et le manque de discernement. Elle pouvait se satisfaire de ce que mon père avait avec ses mains fait pour sa propre famille. Elle ne le connaissait pas, Astrid et moi avions des desseins peut-être trop différents et pourtant il avait toujours souhaité plus que cette vie, plus qu'une existence dure et sans avenir. Mon père était empreint d'orgueil mais, il ne souhaitait que le meilleur pour sa famille. Le jour de sa mort fut comme un déclic, et les années passèrent, le manque de notre mère, le travail sur la ferme tout ceci avait-il au moins un sens ? Je le faisais sans rechigner c'était ma vie, le commun des paysans. Mes mains calleuses portaient les stigmates du labeur, mon corps musculeux l'apanage d'un guerrier sans crainte et puis il y avait ma sœur. Elle n'avait connue notre mère, je doute qu'elle est des souvenirs d'elle. Quelle image se faisait-elle de son frère ? Pouvait-elle encore comprendre ce que tout cela signifiait ? Dans les heures les plus obscurs de notre enfance je me souviens, la faim tenaillant mon estomac et sûrement celui de ce petit visage souriant un peu trop maigre et dont les fossettes roses contemplaient avec émerveillement la figurine d'un oiseau sculpté dans le bois.

Askerna ne pouvait pas comprendre ça. Je ne pouvais pas la blâmer elle et je ne voulais surtout pas paraître faible. Tout cela était désormais bien derrière moi, pourtant je me jurais que je n'oublierais pas. Mes fils, que les Dieux les préservent de cette vie là, si je pouvais apporter plus que de maigres récoltes et quelques trophées de chasse. si je pouvais revenir les bras chargés de richesses venant de contrées méconnus de notre peuple. Puisse les Dieux m'entendre, je ne souhaitais rien de plus qu'offrir à avenir meilleur. La gloire, le pouvoir tout cela n'était à mes yeux pas fait pour les gens comme moi. Je toisais les prunelles de ma belle, plongeant dans l'océan de ses yeux et si je pouvais m'y noyer à tout jamais. J'écoutais sans rien apporter de plus à son discours et puis je me laissais convaincre que sa fougue et sa hargne commençait à passer à  autre chose. Mes lèvres se lièrent aux siennes et l'ultime bravade se confirma quand sa poigne se raffermit sur ma longue tresse. Je laissais un léger rictus crisper mon visage ressentant mon cuir chevelu se faire malmener et puis finalement me muerait dans un silence et un grondement bref. Je la scrutais du coin de l’œil, telle un lynx des neiges elle s'empressait de rejoindre ses petits. Je portais mon verre à ma bouche laissant l’entièreté de son contenu descendre le long de ma gorge. Aussitôt je reposais le gobelet et toisais celle-ci avec un regard lasse. « J'ai besoin de pisser. » Lançais-je et sans demandé mon reste passais la porte d'entrée et m'aventurais à l'extérieure de la ferme.

Je passais à côté des tombes de nos parents, suivant un sentier puis longeant les clôtures de bois je me stoppais vers une légère clairière non loin de la ferme. Je faisais mes petites affaires scrutant mes pieds et me guider du mieux que je le pouvais dans cette obscurité. Mon regard se porta autour de moi, soudain une silhouette sombre se dessina au travers des feuillages. Mes yeux scrute avec un discernement palpable l'individu âgé et encapuchonné s'aidant d'une imposante lance pour avancer. Pendant quelques instants je crois qu'il me toise, un malingre sourire se dessine sur ses lèvres. Mon corps se fige, je suis comme paralysé et j'entrevois son regard grisâtre dont l’œil gauche fait défaut. À cet instant précis j'ai compris. L’excitation et les battements de mon cœur s’amplifièrent si bien qu'un seul mot se détacha d'entre mes lèvres gercés. « Ódhinn... » Le vieil homme sourit de plus belle et finit par tourné les talons. Je masse machinalement mes yeux et mes doigts vigoureusement s’exécutent. Je constate alors avec stupeur que le vieillard à mystérieusement disparu.  Avais-je rêvé ? Étais-je entrain de devenir fou ? Cette pensée m'accompagna jusqu'à mon retour. Silencieux j'entreprends de me laver, je reste à l'écart à l'extérieure l'air est glacée. Machinalement j'enlève mes frusques et passe mollement un morceau de tissu imbibé d'eau sur mon faciès et le reste de mon corps. Qu'est ce que les Dieux veulent obtenir de moi ? Et que puis-je leur apporter en retour ? J'observe longuement mes mains avant de poursuivre machinalement ma toilette.  
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Re: The hunt (PV. Tyldr) Lun 26 Fév - 4:36

The Hunt
Tyldr & Askerna


Le ciel clair de la soirée avait laissé sa place au cœur de l’hiver. Le village s’enfonçait dans la nuit les vents glaciaux hurlaient comme des loups dans l’embrasure des fenêtres et la fermette craquelait de toute part. De nouveau, la neige bloquait les chemins et recouvraient le territoire entier. Tandis que la nuit se faisait longue, les enfants avaient fait leur chemin jusqu’au lit d’Astrid, à la recherche d’un peu de chaleur. Nous entretenions le feu, du moins, Tyldr s’en occupait y jetant continuellement quelques billots de bois. Bien que le calme qui régnait à l’intérieur de la maisonnée contrastait avec la soirée orageuse de la veille, personne ne dormait vraiment et le verglas n’était pas le premier responsable.  

« Ça y est presque … »


Annonçait Astrid d’une voix basse, s’adressant plus ou moins à l’un de nous. Si elle avait voulu se montrer prévoyante, maintenant, la tempête l’avait empêché d’aller trouver la sage-femme. La pauvre s’était donc improvisée à la tâche, se contentant de ses connaissances basiques au sujet des naissances.

Je ne comptais plus les buches qu’il avait fallu rajouter dans le foyer. Depuis déjà plusieurs heures, les contractions étaient puissantes, longues et rapprochées. Elles emmenaient vivement de la cime de mon abdomen jusqu’au bas de mon dos. Les douleurs de l’enfantement étaient pires que le tranchant de n’importe quelle épée, pire qu’une fracture ou de n’importe quelle blessure de guerre. Rien ne parviendrait à les amoindrir sauf l’aboutissement de la mise bas. La perte des eaux annonçait l’arrivée du bébé et avec elle, une progression rapide des étapes de la mise bas.

Même si nous nous tenions à quelques mètres du feu, la vapeur qui s’échappait de ma bouche contrastait avec le froid de la maison. Alors que mon corps préparait à donner naissance, ma peau se couvrait de sueur et mon visage se noyait dans les larmes. Je peinais à me tenir au chaud dans ma robe de nuit détrempée. L’humidité s’imprégnait dans les fourrures, dans le lin et le coton, et seulement la main de Tyldr, frictionnant affectueusement le creux de mes reins semblait m’apporter un certain réconfort. À ce point, attendre était sa seule option. Toute la nuit, il avait fait les cent pas, rapportant du bois, ravivant les foyers, changeant les peaux, réchauffant l’eau et les bouillottes. Le fermier avait mis plus d’un veau au monde et même s’il le niait, il vivait ce moment empreint d’inquiétude. Les flammes se reflétaient sur lui, s’agitant frénétiquement dans ce regard céruléen terni par la fatigue. Comme rarement dans sa vie, Tyldr se trouvait dans l’impuissance d’agir, attitré au poste de spectateur, il devait se soumettre à la volonté de Freyja et être patient.

Avec son aide, je m’agenouillais malgré la douleur qui donnait l’impression qu’on me dépouillait de mes entrailles et bientôt, le besoin de pousser me venait. De mes mains, glissée entre mes cuisses, j’accueillais la tête de mon petit. Dans une saccade de sanglot, je cherchais mon souffle. L’orgueil n’avait pas sa place, et si pleurer s’avérait être faible, je ne pouvais être plus vulnérable qu’à cet instant. Dans un dernier effort, je le forçais à ce monde, le cueillant doucement contre mon buste découvrant le fin minois de notre fils. Je nettoyais son visage du bout des doigts et retirait les membranes qui couvraient sa bouche. Il ne pleurait pas. Instinctivement je posais ma bouche sur son petit museau, aspirant les liquides qui l’empêchaient de respirer, recommençant, à quatre fois avant d’enfin l’entendre gémir. De ses fines lèvres naquit une plainte puis un cri, à la fois strident, mais rassurant.

Je cherchais le regard de Tyldr lorsque d’un coup, une nausée intense me força à fermer les yeux, ma vue s'était brouillé et une faiblesse me força à resserrer mon étreinte autour de mon bébé. Saisie d’un vertige, j’eus à peine le temps de remarquer la marée de sang dans laquelle mes genoux trempaient. Ma poitrine se soulevait frénétiquement, à la recherche d’air, asphyxiant petit à petit. La pâleur de ma peau détonnait avec la couleur rosée de celle du nouveau-né. Mes joues comme mes lèvres passaient du rouge au blanc.

« Tyldr… »


Je souhaitais qu’il prenne notre fils me sentant défaillir, ignorant si j’allais me tenir assez longtemps encore sans paniquer. Mon esprit partait en vrille, m’arrachant à la réalité, je m’en retrouvais confuse, tentant plutôt de me relever alors que mon corps me hurlait de m’étendre. Je saignais beaucoup trop...


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Re: The hunt (PV. Tyldr) Lun 26 Fév - 23:47

The huntQue vouliez-vous de moi ? Pourquoi me tourmenter, apparaître juste devant moi ? Je n'ai rien d'autres à offrir que ma propre vie. L'ambition qui découle de mon père ne cessera jamais de couler dans mes veines. N'avais-je pas assez prouver aux Dieux à quel point j'étais prêt à sacrifier ma propre existence pour sauver celle de ma femme ? La bûche se fracasse dans un bruit sourd à  travers le brasier qui ne cesse de croître et de lutter contre le froid qui imprègne cette maisonnée. Je suis soucieux de voir ma femme qui après avoir enfanté de deux enfants en bonne santé souffrir d'un mal que je ne pouvais résoudre par mes propres capacités. Le temps inclément nous avait empêché de chercher une guérisseuse pour l'aider à accoucher. Ce qui m’insupportait dans ces instants les plus angoissants, ce n'était ni d'entendre les hurlements, ni voir son corps et la fatigue tirer ses traits jusqu'à l'extrême. C'était de devoir attendre sans pouvoir agir face à tout ce sang. On dit que le sang est sacré, nos coutumes y prête des liens mystifiés et y nous y vouons un culte aveuglément sans prendre réellement conscience de ce qu'il en ressort finalement.

Je devais m'occuper, faire le vide, ne pas penser. Alors je marchais, j'alimentais sans modération non aucune l'âtre à en faire brûler si il le fallait la maison. Je me taisais dans cette atmosphère empreint de la douleur de celle que j'aimais sans pouvoir rien y faire. J'apposais mon regard sur Astrid qui n'avait de cesse de vouloir conjurer la fatalité qui se déversait dans mes yeux comme au bord d'un précipice. La vie et la mort voilà ce que voulait annoncée une naissance, la plupart du temps il s'agissait des enfants et jusqu'ici les Dieux m'en avaient préservés. J’apposais mes mains contre son corps humide, transpirant et aussi froid que la pierre par moment. Oh déesse Freyja dit moi quoi faire pour mettre fin à cette tourmente. Le temps s'écoulait avec lenteur, je ne savais plus réellement qui j'étais parfois je voulais même croire que tout ceci n'était pas réel. Je voulais me réveiller de ce cauchemar qui n'en finissait plus désormais. Les complications vinrent me tirer de cet état de léthargie se muant en une précipitation sans pareille. Mon fils naquit, je pouvais voir son corps frêle vaciller dans l'air, les mains de ma propre femme baignant dans un mélange de chair, de muqueuse et de sang. Un mélange de joie et de détresse et puis le soulagement d'entendre son cri de petite crevette. Mes yeux se fermèrent une énième fois et avant même que je n'ai le temps de les ouvrir j'entendis le soupir de ma femme disparaître en prononçant mon nom. Je m'approchais d'elle, mes mains brûlantes prirent en catastrophe le petit être dans une étreinte in extremis.

Il semblait en tout point être vigoureux, en bonne santé mais, il était encore trop tôt pour en juger. Comme pour ses frères, je prenais mes dispositions l'arrachant au dernier lien qui le liait à sa mère. Mes dents déchiquetèrent la chair peu ragoutante et puis aussi violemment soit le choc je laissais ma sœur prendre le relais et 'l’envelopper chaudement. Malgré les hurlements continuellement je me penchais auprès de ma femme l'obligeant à s'allonger. Mes mains baignant encore et toujours dans le sang. « Chuuuuuu.... Tu dois te reposer. » Déclarais-je les yeux transpirant d'une détresse sans pareille. Son teint livide m'alarmait et je ne pouvais qu'essayer d'apaiser le moindre de ses gestes. Il fallait qu'elle s'économise, le repos était plus que nécessaire. Aussi je ne pouvais me résoudre de la quitter qu'une fraction de seconde pour la faire boire, communiquer peau contre peau et réchauffer son corps si frêle et fragile. Perdre autant de sang n'était pas bon signe, c'était la pire chose qui pouvait arriver à la suite d'une naissance. Il était hors de question qu'aujourd'hui soit le dernier jour de sa vie. Peu à peu le temps en dehors se calma, laissant croire en une forme de trêve durement méritée. Je restais accroupis auprès du corps de ma femme, ma tête contre l'une de ses cuisses implorant les Dieux de ne pas me prendre celle qui donnait du sens à mes combats et à la vie que je menais encore aujourd'hui. « Freyja j'implore ta clémence, ne laisse pas ma femme partir au royaume de Hel... »  

[Hrp: Don de mon point de destin en guise de sacrifice aux Dieux pour arrêter l'hémorragie suite à l'accouchement d'Askerna.]
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Re: The hunt (PV. Tyldr) Mar 27 Fév - 5:31

The Hunt
Tyldr & Askerna


Est-ce là ma finalité? De périr en donnant la vie, comme le faisait tant de femme, comme l’avait fait ma mère pour moi? Tous ces mois à attendre se dérobait dans un flot de sang incontrôlable, m’arrachant à ce petit homme vulnérable. Je le laissais au bras de son père. Les hurlements du nourrisson se firent de plus en plus lointain, la voix de Tyldr résonnait, grave mais indéchiffrable.

Le froid. Un froid glacial, plus brulant que celui de la neige et aussi transperçant que l’eau des océans du nord. La noirceur la plus complète, semblable à une nuit sans rêve et sans chaleur. Était-ce ce que l’on nous décrivait comme le royaume de Hel? Aucune rivière, ni de pont et Móðguðr, la géante, brillait de son absence. Ni même le bruit du ruissèlement de l’eau, ou celui de mes pas sur les galets, aucun bruit n’y résonnait. Même le temps devenait absolu, le soleil cessait sa course contre la lune laissant le grand cheval blanc à la crinière rayonnante reprendre son souffle.

Peu à peu, un air familier s’éleva dans l’air. Une chaleur bienveillante eut raison de mes frissons. Celle qu’un mort ne peu pas offrir, une étreinte charnelle et la brulure d’un souffle chaud caressant ma peau. Les plaintes fragiles d’un enfant, de mon fils, me forçait à m’extirper de cette paralysie. Respirer me donnait l’impression d’étouffer et je forçais ma poitrine à se soulever d’une quinte de toux, roque et gutturale. Mais alors, ces pleures devenaient plus clair, réveillant cet instinct primal au creux de mon ventre. Il me rappelait cette joie intense de tenir la vie, si fragile et encore nouvelle de mon nouvel enfant. Un moment auquel j’avais injustement été arrachée. Par une seconde fois, je sentis ma gorge se dégager, permettant à mes poumons de prendre une bouffée d’air. Je reprenais contact avec la réalité et quittait ce monde dans lequel on m’avait emprisonnée momentanément. Aussi foudroyante que le marteau de Thor, une douleur aiguë me parcourut l’échine jusqu’au bas ventre, me forçant à me retourner, trouvant le moyen de soulever ce corps affaibli.

Les fourrures, la paillasse, ce bouclier suspendu, celui de Tyldr, le mien à côté, cette tête de cerf familière qui effrayait tant les enfants, ces poutres de chênes et ce feu crépitant me confirmait que je n’étais nulle part ailleurs que dans notre ferme, dans notre lit, là où nous dormions tous les deux chaque nuit. Je me redressais sur mes coudes, cherchant dans l’obscurité le visage de celui avec qui j’avais l’habitude de m’éveiller. La chaleur qui émanait de son côté du lit me laissait savoir qu’il ne m’avait pas quittée depuis longtemps. Derrière le rideau, une silhouette s’agitait, marchait de long en large, traversant le court hall de notre demeure. Ses pas, lourd, lasse, fatiguer trahissait son état d’âme. Combien de temps avais-je été inconsciente? Dehors, le vent ne soufflait plus et le blizzard était tombé. Une journée s’était-elle déjà écoulée depuis la naissance de notre fils? Celui même qui à l’instant se mit à gémir dans la pièce voisine.

Sans y penser à deux fois, je m’étais relevée, trop rapidement, et prise d’un vertige, j’avais dû attendre avant de faire un pas. Prise de violent étourdissement, je fis mon chemin, lentement jusqu’à l’embrasure de la porte, à laquelle une de mes mains s’appuya. L’effort de ces quelques mètres avait suffi pour m’ahaner. De là, je vus ce gigantesque guerrier, tenant au creux de son bras, le frêle corps de notre nouveau-née qui tentait désespérément de s’alimenter au doigt de son père.

« Si je le nourrissais pendant que tu me réchauffais des céréales? »


Avais-je dit, d’une voix enrouée et basse, ne cherchant pas non plus à le faire sursauter alors qu’il me donnait l’impression d’être si préoccupé. S’il se trouvait là, debout, seul, sans Astrid, c’est qu’il devait déjà avoir tout essayé. Les services d’une nourrice n’étaient pas donnés à tous, surtout pas à nous, simples fermiers. Alors que le lait animal, lui, se faisait rare en période hivernale. Les génisses n’en produiraient qu’à l’arrivée de leur veau au printemps tout comme les chèvres et les autres animaux. J’insupportais l’idée de savoir que mon bambin se tenait en marge de la famine.



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Re: The hunt (PV. Tyldr) Mer 28 Fév - 0:20

The huntJe regardais son visage. Si belle... Si froide... Comme un pâle printemps qui frissonne encore d'un hiver tenace. Les heures s'écoulèrent comme le sable des dunes sur les plages aux congères gelées. Je crois être resté un moment à côté d'elle, à la regarder simplement respirer. L'idée que ses poumons se remplissent d'air me faisait croire un peu plus à sa détermination à subsister. L'odeur viscérale des linges ensanglantés pouvait à bien des égards donner la nausée. Mon esprit lui faisait abstraction, je changeais et plongeais cette quantité de tissu qui par sa couleur vermeil me rassurait quelques peu qu'il n'y avait pas d'infection. Les écoulements finirent par stagner, peu à peu ils s'atténuèrent rendant compte à mes yeux que le plus grave était passé. Combien de temps tout cela avait durée ? Mes yeux vifs et cernés ne faisaient que contempler à quel point mon troisième fils allaient être après sa mère une source de problème au sein de la maison. Les quintes et la la faim tenaillant l'enfant ne cessait de perdurer. Son visage rougeâtre et cette bouche édentée de nourrisson réclamait à manger. Se nourrir était bien sa seule et unique priorité. Hélas pour le moment il devait faire preuve d'un peu plus de patience que ses deux aînés.

L'obscurité de la battisse finissait par s'estomper. La lumière naturelle du monde extérieure s'invitait pour éveiller tout le petit monde déjà bien occupé. À cette heure tardive nous n'avions désormais plus trop de solutions à notre portée pour essayer de contenir la faim du bébé. Astrid était avec les enfants, dehors ils étaient au moins sûr de pouvoir se défouler sous sa surveillance sans importuner leur mère. La conscience collective de la famille n'avait pas une seule seconde oublié par quel calvaire elle était passée. Alors je séjournais seul les bras chargé de cette petite crevette qui était pour le moins très éveillé. Il n'était pas très grand, plutôt énergique en somme et sa bouche ne cessait de mordiller les bouts de mes doigts sans obtenir ce qu'il cherchait véritablement. Alors il pleurnichait, encore et encore et puis cela s'arrêtait un moment. « Chuuuuchuuuu petit homme . » Lui marmonnais-je en répétant inlassablement ce mouvement de bras pour le bercer au creux de mon bras. Nous n'abandonnions pas l'espoir qu'un moment ou un autre sa mère est recouvré ses forces. Freyja avait entendue ma prière, aussi désespéré qu'elle est été je manquais de de laisser mes yeux submerger par les larmes en percevant ma femme réveillée. « Tu es là. » Me déclarais-je à moi même à haute voix. « Ne reste pas debout, assis toi. » Lui demandais-je en m’exécutant aussi rapidement prit par l'émotion de la voir diminuée mais, vivante. « Hey petit homme, regarde qui est là. » Lançais-je en transmettant le petit dans les bras vigoureux de ma femme. Je ne perdais pas une seconde de plus pour m’exécuter et m'affranchir de la tâche qu'elle m'avait donné. Il fallait qu'elle reprenne des forces, et depuis le levé du jour je m'étais attelé à briser le cou d'une poule en prévision de ce fameux moment ou elle se lèverait de notre couche. J'eus un mouvement de recul en attrapant les morceaux de viande blanche grillés au préalable près de l'âtre. À cela j'ajoutais un bouillon dans lequel avait mijoté quelques céréales nourricière pour tenir au corps. Même si je n'étais pas un fin cuisinier mes capacités se limitant à  faire cuir la viande ou vider les poissons.

J'apportais une assiette bien plus garnie ne sachant pas si elle avait l'appétit et puis il fallait qu'elle mange quoiqu'il en soit. « Voilà... » Déclarais-je en passant derrière elle et déposant un furtif baiser sur le haut de sa chevelure et prendre aussitôt place devant elle. Mes mains joint je l'observais silencieusement elle et notre petit-être humain.


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Re: The hunt (PV. Tyldr) Mer 28 Fév - 5:11

The Hunt
Tyldr & Askerna


Chaque inspiration relevait de l’effort. Marcher me donnait l’impression de traverser à la course un champ de bataille, les pieds s’enfonçant à tout coup dans la vase. Les vertiges venaient comme la marée, se modulant au repos pour finalement disparaitre après de longues inspirations. Quand il m’entend, se retourne, me voit, son regard scintille d’une lueur peu commune. Mon mari, le père de mes fils, me laissait entrevoir une vulnérabilité nouvelle. Avec hâte, il me porter support, seulement trois pas me séparait de la table et il dût me soutenir pour m’aider à trouver le siège. Le père posait notre enfant sur mes bras et comme d’un baume miraculeux, j’en oubliais mes malaises.

« J’ai cru que je n’allais jamais te revoir… »


Chuchotais-je faiblement à l’oreille de mon petit, posant un baiser maternel sur le dessus de sa tête. Le tenant d’un bras, je détachais de l’autre main le lacet qui retenait le décolleté de ma robe, repoussant cette longue chevelure blonde derrière mon épaule. J’exposais un sein, gonflé et saillant, tendu par la montée laiteuse. Les souvenirs de Styrbjorn et Asgeir me revenaient à l’esprit. De leurs naissances jusqu’à leur deuxième année de vie, mes fils avaient fouiné mon poitrail avec leurs museaux. Un peu désorienté, affamé, leur jeune frère hurlait contre ma peau. J’essayais bien que mal de lui donner le sein sans succès. Il s’accrochait à ma main, tétant mon index avec rage, alors, doucement, je guidais sa bouche, de mon doigt au mamelon. Peu à peu, ses lèvres embrassèrent de ma peau et le gout du lait lui redonna une vigueur nouvelle. On entendait même le claquement de sa petite langue s’humectant de son premier repas. J’observais ce petit veau, ému, lui souriait, caressant répétitivement les minuscules pieds qui se tortillaient dans tous les sens.

« On devra le surnommer Hvitserk L' Affamé, Hvitserk, comme l’oncle de ton père.»

Le taquinais-je amoureusement, alors que j’utilisais le coton de mon vêtement pour éponger sa bouche dégoutait de lait de toute part tout côté. Il peinait à avaler, ne prenait que de courte pause pour respirer, visiblement effrayée de ne pas en avoir assez pour se remplir la pense. Comme lui, j’avais l’estomac dans les talons, l’odeur de la volaille grillée que Tyldr déposa sur la table me fit saliver. Je sentais le besoin de manger, de reprendre des forces, pour mon petit et ma propre survie. La portion qu’il me servait était beaucoup trop généreuse, je n’en prendrai que quelques bouchés pour commencer, dans l’espoir de ne pas éveiller à nouveau ces violentes nausées. Je portais une cuillère à mes lèvres de ce liquide qui, encore brulant, m’aidait à me réchauffer.

« Merci mon amour.»

Je replongeais l’ustensile à plusieurs reprises, l’appétit grandissante, je ne m’arrêtai qu'au quart du bol, le repoussant vers Tyldr, qui lui, le terminerait fort probablement. La faim n’y était plus, coupée par la fatigue et la tourmente, les questionnements que je refoulais depuis déjà plusieurs mois. Peut-être n’était-ce pas le moment opportun pour discuter, mais l’atmosphère, cette sensation d’être en marge de notre existence et d’avoir failli périr, m’y poussait.

« Cet été, j’ai eu peur que tu ne reviennes pas vivant Tyldr. C’est le seer, qui m’a dit que tu reviendrais… et que nous aurions un autre fils.»




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Re: The hunt (PV. Tyldr) Jeu 1 Mar - 21:32

The huntSes paroles étaient réconfortantes. Je ne pouvais en espérer plus car c'était déjà amplement suffisant. Je m’attablais à ses côté en observant ses simples faits et gestes. Askerna avait été mère par deux fois mais, c'était toujours un moment extraordinaire d'entrevoir cet instinct que les hommes n'ont pas. Du moins il diffère de bien des manières et je restais à la contempler plusieurs minutes sans rien faire. Le nourrisson affamé finissait par téter le sein de sa mère avec une avidité sans pareil. Sa voix fébrile et enrouée m’accompagnait dans une bienveillance dont il était rare de me voir si se n'est par ce charisme naturel que j'arborais en permanence auprès des gens. Alors aux yeux du monde j'étais Tyldr, le dengr aux ambitions bien trop vaste pour un simple fermier. J'avais des rêves pleins à la tête mais, au fond n'étais-je pas mieux assis planté là à les regarder vivre, grandir, faire leurs propres choix, triomphé et faire leurs propres erreurs si bien que le temps passera et je serais peut-être encore là avec ce même regard. À la proposition de son nom je ne pouvais qu'approuver et rire. Même après toutes ces épreuves passées elle ne perdait pas le fil et à mes yeux ce choix était tout désigné. « C'est une très belle idée. » Confessais-je en me penchant légèrement vers l'avant caressant sa joue maladroitement de mes mains calleuses.

Askerna n'avait peur de rien, elle pouvait être fière et entêté tout comme moi. Pour cela elle était ma femme, et bien d'innombrables qualités et défauts. Son entièreté m'avait transcendé, comme frappé par la foudre dirais-je. Quand elle fut repue je laissais mes rugueuses phalanges chaparder les restes de son repas. Piochant avec mes doigts je mangeais écoutant avec attention ce qu'elle avait à me dire. Mon regard plongea dans le sien, léchant le bout de mes doigts et avalant la fin de son bouillon encore tiède jusque là. « Si telle est la volonté des Dieux... Tu sais que je n'y pourrais rien. » Lançais-je le regard soucieux, je saisissais sa main vigoureusement liant mes phalanges rugueuses aux siennes. Sa peau était bien plus douce que la mienne, je craignais ce jour ou je la laisserais pour de bon. Quel homme était assez stupide pour ne pas y penser de toute façon ? « Ne t'inquiètes pas Odin veille sur ton époux... Et puis il y a Skeggí toujours avec moi. » Je savais pertinemment que cela n'aiderait pas. Je disais la chose la plus stupide qu'un homme puisse dire à sa femme. « Ce voyant il semble être fiable finalement... Tu aurais pu allé voir la völva du jarl elle t'aurait peut-être rassurer en déclarant que tu trouverais un nouveau mari, plus courageux et moins fou. » Ricanais-je en crissant ma barbe la taquinant gentiment sans faire trop de vague.

Un moment de silence apparut, nous nous regardions et cela suffisait pour que nous nous comprenions. Ma main enlacée dans la sienne, je me mettais à sourire bêtement avant de penser à des choses encore bien ternes. « L'hiver s'achève et avec elle le Thing s'apprête à nous dire ou nous partirons encore une fois à travers la mer. » Je m'arrête un court instant avant de reprendre d'un air enjôleur. « Je sais que tu aimerais y participer mais, dans ton état je veux que tu restes à la ferme. Tu m'as entendu ? Restes, reposes toi, Astrid veillera sur les enfants et toi. »
Asƙerna Skjöldurdóttir
SKJALDMÖ
Asƙerna Skjöldurdóttir
Rp's : 272
Arrival : 18/02/2018
Faceclaim : Katheryn Winnick
Métier : Fermière et guerrière
Re: The hunt (PV. Tyldr) Sam 3 Mar - 18:00

The Hunt
Tyldr & Askerna


Je souriais, à mon mari, à cette nouvelle vie s’agitant contre mon poitrail. Un sentiment plus fort que l’amour, celui du sang, celui qui n’a ni entendement ni limite. Je l’aime, autant que ses frères, d’un amour viscéral, comme s’il avait toujours été mien. Je ressers mon étreinte et le laisse se nourrir de mon lait. Il lape vigoureusement d’abord et s’apaise peu à peu au fur et à mesure que sa faim s’apaise. Mon regard bienveillant ne le quitte que momentanément pour se fixer à celui de son père. Je trouvais ces yeux aux couleurs azurés, une étincelle de fierté cernée par l’épuisement. Il nous avait veillés, tout ce temps, jusqu’à ce qu’il soit certain que nous allions passer la prochaine nuit. La peur et l’inquiétude, accentuer par la détresse de notre nourrisson l’avait empêché de trouver sommeil. Il me miroitait ces mêmes angoisses que j’avais de le perdre chaque fois qu’il nous quittait pour les incursions d’étés. Sa main venait saisir la mienne, de sa rudesse et sa chaleur, elle faisait contraste à ma peau, douce et froide. Ce contact rassurant mettait un baume sur cette tourmente qui nous agitait intérieurement.

« Je sais… »


L’entrecoupais-je avant de le laisser poursuivre. Ne racontions-nous pas que dans ses veines, le sang d’Odin coulait, que Tyldr et Astrid, les enfants de Víðarr, étaient tous deux, des descendants divins? Cela prendrait plus qu’une simple bataille pour tuer un guerrier du calibre de mon époux. Malgré cela, je ne réprimais jamais mon tiraillement de le voir partir, chaque printemps à la recherche de ce siège, dans le Valhalla.

Un gloussement secouait mes épaules quand le nom de Skeggi fut prononcé. J’ignorais si ces paroles devaient me rassurer ou non, qu’importe, elle m’amusait. Notre ami nomade, ce compagnon de combat, n’avait rien pour m’impressionner. Même qu’à l’époque, j’avais dû lui sauver la vie.

« J’ose espérer qu’il se trompe parfois aussi… »


Évasive, je me recentrais sur mon enfant. Essuyant le rebord de ses lèvres de mon pouce, le prenant contre mon épaule et frictionnant son dos. Il devenait lourd, cédant à la fatigue et au contentement. Je l’embrassais, près de l’oreille, sentait sa peau, laissait ma joue contre la sienne, son souffle chaud et calme humecté le creux de mon cou. Il s’endormait, nous laissant silencieux à contempler ce bref instant de sérénité mérité. Mais vif, Tyldr ne manque pas cette occasion pour faire d’une pierre d’un coup, reprenant notre conversation là où elle aurait dû s’achever deux jours plus tôt. Il se fait séduisant, de ses mimiques et de ce bête sourire qui lui est propre. Il joue les vautours, les charognards, se complaisant de ma faiblesse pour nourrir ses plans. Je le chicane du regard, n’ayant ni la force, ni l’envie de me lancer dans cette argumentation.

« Tu fabules, tu manques de sommeil… j'espère que tu n'as pas de fièvre. »


Lui rétorquais-je taquine, venant taire tout argumentaire d’un baiser amoureux. Nous aurions tout le temps d’en discuter, j’avais encore quelques jours pour me remettre sur pied et je n’allais certainement pas me laisser abattre pour avoir perdu un peu de sang. Je lui mordille la lèvre et le libère de cette embrassade quand derrière nous, deux pairs de petits pieds clapotants se font entendre. Derrière le rideau, je les vois, ils espionnent timidement, ces deux gamins qui n’attendent que notre invitation pour se joindre à nous.



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